Bonjour petites flèches !
Qu’est-ce qu’une bonne couverture de roman et comment on l’obtient ?
Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de mon expérience avec les couvertures de livres, que ce soit pour le tome 1 de Ces liens qui nous éloignent, ma magnifique romance LGBT+, ou le one shot de Tueur de Mondes, un livre de fantasy médiévale très original. Oui je suis subjective.
Les couvertures, dans le monde de l’édition, on en parle beaucoup, et pour cause, elles peuvent à elle seule gâcher le potentiel d’un livre ou à l’inverse l’exacerber. Il est donc important de savoir comment la réaliser, que ce soit seul.e ou accompagné.e.
Alors voyons ensemble quelle couverture choisir pour son roman.

Comment Choisir la bonne couverture de roman ?
Un couverture de livre, c’est un produit visuel, donc apprécié de manière subjective, elle ne sera jamais parfaite. Pourtant, il existe bien de manière objective quelques critères permettant d’évaluer la pertinence d’une couverture.
D’ailleurs le mot « pertinent » est bien adapté. Une couverture parfaite, c’est une couverture qui a du sens, par rapport au contenu du roman, c’est-à-dire, à l’utilisation qui doit en être faite.
Alors comment savoir si une couverture est pertinente ?
Déterminer quel genre la couverture du roman doit présenter
C’est la première, la plus évidente, et pourtant, elle est encore parfois mal comprise. Qu’est-ce qu’un genre ? A quoi sert-il ? On sera tous d’accord pour dire qu’un livre qui parle de voitures de collection devrait avoir une couverture différente d’un thriller, et ce, même si dans notre thriller, les voitures de collection ont un rôle important (qui sait ?)
Comprendre le genre auquel appartient son livre, c’est comprendre à qui on s’adresse. De nos jours, il est de bon goût de dire « mon livre ne s’arrête pas à une seule étiquette ». Ben c’est faux. Je vais reprendre l’exemple des voitures. Personnellement, c’est pas mon délire. Un livre avec de jolies photos et des anecdotes sur les voitures m’intéresse peu. Je vois une couverture qui me parle de voitures… je passe mon chemin. Les thrillers en revanche, c’est mon dada. Si un thriller parle de voitures… qu’il en soit ainsi. Il faut que sa couverture me crie « action », « suspense », « mystère ». Là, j’achète. Si sa couverture me parle trop de voitures, j’aurai sûrement eu du mal à l’identifier comme un thriller, et je passerais aussi mon chemin.
On peut toujours réduire son livre (et oui, je sais, ça fait mal !) à son essence de genre. Une bonne couverture permet l’identification de son histoire. Qu’est-ce qui prédomine ? Qui aimerait la lire ? A quel âge peut/doit-on lire mon livre ?
Reprenons notre thriller (va falloir lui trouver un titre, tiens), Jean-Pierre, son auteur, réfléchit à la couverture. De quoi parle mon roman ? De meurtres ? Oui. D’enquête ? Allez. D’organisation secrète ? Yeees. Y a-t-il une course poursuite dans les rues bondées d’une ville genre New York ? Soyons fou. Bien. C’est un thriller. Trouvons-lui une couverture de thriller. Et là Jean-Pierre intervient : Oui, mais il y a aussi une romance, et ça parle de l’Italie, et il y a des courses de voitures de collection, et, et, et ! JP, tais-toi. Tout le monde s’en fiche. Au moment de l’achat, tout ça, c’est du superflu. Sinon l’acheteur potentiel ne saura pas ce qu’il regarde.
Etudier si quelqu'un a déjà écrit une histoire dans ce genre
Je vous arrête tout de suite, la réponse est oui. Conclusion : il faut s’inspirer de ce qui existe déjà. Je sais. On a envie de faire original. Mais de la même manière qu’une histoire originale n’est pas forcément bonne (des requins dans des tornades, ça vous tente ? pourtant, c’est vachement original !), une couverture originale n’est pas un angle d’attaque valide. Une couverture trop originale ne va peut-être pas parler à l’acheteur potentiel.
Pour notre thriller, par exemple, ses prédécesseurs ont choisi des tons sombres, les polices épaisses ou menaçantes. Pourquoi ? Ce sont des choix marketing. Ca crie : danger. Ca parle au lecteur dans sa librairie. Si l’on ne s’y connaît pas, suivons le mouvement. Derrière chaque caractéristique que l’on pourrait croire simplement artistique, il y a une étude.
C’est pour ça que les styles de couvertures changent avec le temps, qu’on fait des rééditions au goût du jour et que selon les pays, les livres ne se ressemblent pas !
Savoir ce qu'attend le lecteur potentiel de sa lecture
Personnellement, je réfléchis toujours à ce que veut mon lectorat. Une couverture, c’est aussi une promesse. Prenons un exemple plus concret : mon roman Ces liens qui nous éloignent.
C’est une romance, ok, mais plus précisément, ça parle de quoi ? Le thème omniprésent est plutôt le doute, le drame familial et l’acceptation de soi. Ce n’est pas le sexy. Donc pour moi pas question de mettre un homme torse nu. Et je ne dis pas qu’elles sont mauvaises, ces couvertures full abdos (j’avoue, elle me plaise moyen de manière générale) mais si elles sont justifiées, alors soit. Si une romance joue beaucoup avec l’attraction charnelle entre deux personnes alors elle correspond, on veut émoustiller le lectorat et la couverture le dit bien. Mais la mienne s’approche plus de la littérature blanche. Je voulais de la douceur. Est-ce que je vais perdre le lectorat qui veut être émoustillé ? Peut-être. Mais après tout, je ne voulais pas leur mentir.
Une couverture, c’est aussi une promesse.

Comment réaliser une couverture de roman ?
A vue de nez, ça a l’air simple, de faire une couverture. Cela dit, si vous avez lu mon point précédent, ça comprend plus de paramètres que ça en a l’air. Mais admettons. Vous avez l’idée parfaite, vous savez ce qu’il faut pour votre roman. Alors ? Peut-on la réaliser par nos propres moyens ou vaut-il mieux faire appel à quelqu’un d’extérieur ?
J’ai fait les deux. Je vous donne mon ressenti.
Commander une couverture de roman sur un site de designers freelance
A qui convient cette option ?
- Petit budget : la majeure partie des offres se situent entre 5 et 40$ (pour prendre large et sur Fiverr)
- Aucune compétence en design de couverture : obtenez l’avis expérimenté d’un professionnel
- Courts délais : la majeure partie des prestataires répondent en 1 jour et sont très réactifs
Mon avis : Je ne vais à présent parler que de mon expérience donc loin de moi l’idée de cracher sur la plateforme ni ce que d’autres proposent, malheureusement, mon expérience avec Fiverr a été mauvaise pour ne pas dire aberrante. Mon premier roman Ces liens est une romance. Dans ce genre, les couvertures sont souvent des montages photo. Je connais Photoshop et je me débrouille. Pourtant, j’avais peu confiance en ce que je pouvais réaliser. J’ai donc voulu tester. Le prestataire à qui j’ai fait appel ne comprenait pas ce que je souhaitais et m’a proposé par deux fois des silhouettes homme & femme alors que je lui précisais bien vouloir deux hommes. La couverture était plate, la police était moche et malgré l’offre de « révisions illimités », on fonçait dans le mur. J’ai donc abandonné, payé et décidé de la faire moi-même.
Réaliser la couverture de son roman toute seule
A qui convient cette option ?
- Pas de budget : quand on fait soi-même, c’est gratuit ! (sauf si vous achetez des droits pour des images)
- Bonnes compétences dans un logiciel photo/dessin : pour ne pas devoir se former avant.
- Besoin de liberté : les choix vous reviennent ! Alors choisissez bien.
Faire appel à un.e illustrateur.ice qualifié.e
C’est l’option que choisissent les maisons d’édition et pour cause : c’est sûr, c’est quali et c’est rassurant.
A qui convient cette option ?
- Budget dédié : bien plus cher que les options précédentes, un bon illustrateur peut demander jusqu’à 500, 700 €, selon le temps qu’il estime devoir passer sur votre couverture
- Aucunes compétences en réalisation de couvertures : tout est pris en charge ! Mangez une glace, prenez un café…
- Besoin de qualité : faire appel à un illustrateur avec qui on discute de ce que l’on recherche, c’est s’assurer d’une couverture unique et réussie, grâce à la synergie de vos deux cerveaux !
Mon avis : C’est l’option que j’ai choisie pour Tueur de Mondes (je suis passée par Miblart, une agence d’illustrateurs de très bonne qualité). Je suis pour. Mais bien sûr, on a pas tous un budget aussi important à dépenser. Mais la qualité se paie, c’est quelque chose qu’on oublie beaucoup chez les indépendants. Dans un prochain article, je vous parlerai de mon parcours pour la couverture de TDM, qui est une sorte de compromis !
A quoi ressemble une bonne couverture de roman ?
Une bonne couverture de roman demande une attention particulière.
Le principe de l’autoédition, c’est l’indépendance. Mais l’indépendance ne signifie pas tout faire seul. Je pense aussi que selon le genre dans lequel on écrit, le moyen de réalisation de sa couverture tombe plus ou moins sous le sens. Un photomontage peut être dans nos cordes. En revanche, un roman fantasy, par exemple, se doit d’avoir une couverture qualitative. C’est ce qu’aiment les lecteurs de fantasy – les attentes sont plus élevées. Il faut savoir évaluer les avantages et inconvénients de chacun.
Je n’ai pas parlé des différentes variantes de chaque recours. Il existe par exemple des sites tels que Canva qui vous assistent dans la réalisation de votre couverture, ou même l’assistant Kindle. Il existe aussi des couvertures modèles (« premade ») à ajuster à votre titre et nom que l’on achète donc toutes faites, ce qui peut être un bon compromis.
La couverture est un sujet si vaste que je pourrais y consacrer plusieurs articles. Mais pour conclure, je dirais juste que si l’on se lance dans un projet professionnel, il faut aussi savoir où sont les priorités. Ecrire un bon livre, bien sûr, en est une. Mais la couverture n’est pas accessoire. Elle a un but précis qui est de donner envie à l’acheteur potentiel d’en savoir plus. Sans elle, il ne s’intéresserait pas au livre. Alors cela ne vaut-il pas d’y apporter le soin en conséquence ?
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