Bonjour petites flèches !
On me demande souvent quel est mon métier. Ça peut paraître évident, mais je trouvais qu’il était intéressant d’en parler en détail. Car bien qu’écrire ait toujours été ma passion, devenir auteure n’a pas franchement été évident depuis le début. Au contraire, j’ai plutôt failli ne jamais m’y essayer.

Ecrire des livres, entre passion et déception
Dans mon enfance, j’étais timide et j’osais très rarement m’exprimer. Mon cadre familial ayant été ce qu’il a été, j’ai sûrement hérité d’une réserve naturelle, un manque de confiance dans ce que j’étais et ce que je valais, qui m’a fait préférer le silence aux grands gestes. J’aimais être entourée, j’aimais écouter les autres et j’engrangeais de l’expérience au travers des histoires que j’entendais.
C’est donc assez naturellement que je me suis tournée vers la lecture. J’ai découvert des mondes aussi fantastiques que fous et je respectais tellement ceux et celles qui savaient me faire voyager comme ça. Alors j’ai voulu essayer.
Il me fallait écrire pour être moi
J’adorais écrire et me prendre pour une manipulatrice des mots. Pourtant, mes moments d’écriture n’étaient vraiment pas réguliers. J’avais des épisodes, des hauts et des bas, des moments où je ne vivais plus que dans mes mondes inventés, je m’endormais en y réfléchissant, je rêvassais en pleine journée et dès que je pouvais, j’écrivais un nouveau roman. Et puis d’autres moments, plus rien.
Je faisais lire mes écrits à mes amis, parfois je créais même des univers avec eux, mais l’écriture était un hobby, dont j’étais à la fois fière et honteuse. Je voulais qu’on me dise qu’ils étaient super et je ne les montrais à personne. J’avais peur que jamais ils ne plaisent, qu’on me juge mauvaise dans quelque chose qui me tenait tellement à cœur.
Et autour de moi, on me demandait ce que je voulais faire de ma vie. La carrière. Dans mes connaissances, personne ne semble dire qu’auteure est envisageable. Ça, c’est réservé à l’élite. Il n’y a qu’une poignée de gens qui sont élus par la société. C’est inatteignable. Alors je range de côté cette activité. Je deviens une adulte.
Il me fallait me perdre pour me retrouver
Avec le temps, écrire est presque devenu minime dans ma vie. Les études, le travail, ensuite, ont pris une part importante de mon temps. Je travaillais bien, je faisais de mon mieux et on me reconnaissait un peu, pour ça. Ça faisait du bien. J’ai fini par oublier que j’écrivais des livres.
J’avais malgré tout encore un rêve à réaliser. Passionnée par les langues et le Japon, je voulais absolument m’y rendre avant de « retourner à une vie sérieuse ». Et me déconnecter avec les obligations de la société, passer en fait un an complet sans me demander ce qu’allaient être ma vie et mon avenir, prendre des décisions pour moi, a remis en perspective ce que je pensais important. Je me suis rappelée d’un « détail ». J’aime écrire.
J’ai donc recommencé une histoire pendant mon voyage. J’vous le donne en mille, pour l’instant elle est interrompue, parce que j’ai encore une fois perdu de vue ma motivation. Je suis rentrée en France, j’ai retrouvé du travail, je suis re-rentrée dans le moule, puis j’ai réalisé :
Je n’étais pas heureuse.
faire une carrière d'auteure à la recherche du bonheur
Savoir que nos choix de vie nous rendent malheureux, c’est un peu comme avoir une clé sans savoir ce qu’elle ouvre. C’est un premier pas.
J’étais envahie de questions : était-ce le retour en France ? Étaient-ce les gens de mon entourage ? Pas heureuse, d’accord, mais plus précisément ? Je réussissais dans mon travail, j’étais entourée, j’apprenais à dessiner, mais je ne voyageais plus, c’est vrai. J’ai pensé à repartir en voyage. Quand… la pandémie est arrivée.
Devenir auteure professionnelle, le choix
Le coronavirus tombe au pire moment pour moi. Tous mes plans s’effritent.
Je dessine, pour m’occuper, une histoire qui me trotte en tête depuis longtemps. Je reconnecte avec ma création, mon imagination, des personnages que j’aime. Mais je vois le temps passer. Ainsi, là, seulement, les bonnes questions sont arrivées. Dans quel but est-ce que je dessine ? Quel est mon vrai rôle dans la société ? Qu’est-ce que j’essaie de faire, aujourd’hui, qui vaille le coup de continuer ? J’étais démunie. Je n’avais rien. On me disait que je faisais déjà beaucoup, mais je me sentais vide.
Puis soudain, un peu anéantie par mon manque de talent dans le dessin, le projet de BD se transforme. Et si je l’écrivais ? Et si tous ces bouts de scénarios inaboutis que j’ai notés sur mon portable devenaient des vraies phrases, de vrais chapitres ? Et si, pour une fois, j’allais jusqu’au bout de cette histoire ? Juste une fois.
Je pose ma tablette, puis mes mains sur le clavier et soudain, je sens que j’ai compris. Je veux devenir auteure. Je veux me donner une chance. Sans m’en rendre compte, ma réalité était définie par des règles que je n’avais pas choisies. Depuis quand devenir écrivain devrait être impossible ?
Personne n’a le droit de dire que c’est inutile. Personne ne peut prévoir que je vais échouer. Par contre, si je n’essaie pas, je ne le serai jamais. Si je ne crois pas en moi, je ne peux pas demander aux autres de le faire à ma place.
Échouer, c’est abandonner.
Une nouvelle vie d'auteure
En plein confinement, ma décision ne semble aux premiers abords pas changer grand-chose. Je suis toujours chez moi, sans travailler. Alors, on comment on décide de vraiment devenir auteure, au fait ?
Devenir auteure passe d'abord par la détermination
Rien n’a changé ? Faux. Je passe mes journées sur mon manuscrit et ça, c’est déjà mon travail.
Le secteur de l’art et de la création est toujours difficile à appréhender par les personnes qui y sont extérieures. Et à vrai dire, quand on débute, nous-mêmes avons du mal à nous considérer en train de travailler. On s’amuse tellement. On prend tellement de plaisir qu’on se dit que ça ne peut pas être si agréable.
Mais tout ça, c’est un mindset. Je considère mon écriture comme mon métier. Je veux gagner de l’argent avec. Je suis consciencieuse et acharnée et souhaite offrir un produit de qualité qui plaira et fera rêver. J’aborde donc l’écriture comme un projet professionnel et lui donne la même énergie que je donnerai à un travail salarié.
Auteure, c’est donc un métier à fois libéré du cadre habituel que l’on associe au travail pour une entreprise, mais comme tout artisan ou chef de son propre commerce, il ne suffit pas d’amour et d’eau fraîche pour s’en sortir en tant que tel. La formation Licares le dit très bien et de nombreuses fois dans son podcast d’écriture.
Une histoire de libertés et d'engagements
Être indépendant, ça fait rêver. Aujourd’hui, on s’est beaucoup mis à travailler depuis la maison, mais toujours pour un employeur. Les indépendants, eux, doivent bien plus se la couler douce.
Re-faux. En ce qui me concerne, je travaille tellement plus depuis que je travaille pour moi.
Aujourd’hui, je suis capable de le dire : je suis auteure. Je prends du plaisir à écrire, créer du contenu pour mon site internet, créer ma communication, gérer ma comptabilité, tenir une newsletter, étoffer mon réseau, etc. Et ce nouveau métier n’est qu’une succession d’expériences plus ou moins joyeuses, plus ou moins motivantes, plus ou moins réussies. Mais ce que je peux dire, c’est que j’ai arrêté de vouloir correspondre à un modèle qui ne me convient pas, j’ai accepté mes ambitions et pris le parti de ne pas abandonner, même quand c’est dur. Et surtout, je m’engage pour mes lecteurs et lectrices, à ne pas les décevoir, à toujours aller à la pointe de mes capacités et offrir une expérience de lecture qui les comblera.
Devenir auteure, c’est un challenge. C’est une des meilleures décisions de ma vie. On peut tous tout lâcher et exaucer nos rêves.
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