Bonjour petites flèches !
En tant qu’auteure moi-même, j’ai voulu me pencher pour vous sur le secteur du livre et ce qu’était vraiment l’autoédition au milieu de tout ça.
Des instances élitistes à l'autoédition
Le principe de livre a beaucoup évolué avec le temps pour devenir ce qu’il est aujourd’hui : ce (plus ou moins) petit pavé de feuilles reliées qu’on peut trouver partout. Alors comment est née l’autoédition, dans un monde où, à sa naissance, l’auteur n’était qu’un spectre informe, sans nom, sans intérêt et que seul le texte comptait ? Dans une société où, il y a une dizaine d’années encore, le livre était un objet-œuvre, presque sacré, qu’il paraissait impensable de vendre s’il n’était pas passé par une maison d’édition ?
La maison d'édition, l'héritage du manque
Ce qu’a changé l’imprimerie, c’est la facilité de réalisation. Mais le procédé était tout de même long, et l’on ne pouvait soudain, dans un monde où la pensée devait être contrôlée et contrôlable, publier à tout va. L’Église et le Roi, notamment, gardaient la mainmise sur ce qui était diffusé. Les livres restaient donc, avant toute publication, vérifiés par les instances supérieures. La validation du propos était indispensable. L’auteur.e même avait peu d’importance et le texte pouvait à tout moment être qualifié d’outrageux et censuré.
L’idée qu’un texte devait sans faute être revu avant sa sortie naît donc là. Ce qui ressemble à nos maisons d’édition actuelles serait le principe des libraires du 18e siècle, un trio d’acteurs comprenant l’auteur.e qui remettait son texte au libraire, le libraire qui gardait les droits du texte en échange d’un forfait à l’auteur.e et l’imprimeur qui réalisait la publication du livre.
Aujourd’hui, c’est la manière la plus connue, la plus reconnue et la plus évidente de publier un livre. Il s’agit d’envoyer à une maison d’édition (Hachette, Flammarion, XO Editions, etc. il y en a des milliers) son manuscrit et que celui-ci soit validé, corrigé, édité, imprimé puis distribué par la maison d’édition et ses collaborateurs. Alors pourquoi a-t-on eu besoin de l’autoédition ?
L'autoédition, la réponse au trop plein
55 000. C’est le nombre d’auteurs que l’on comptabilise aujourd’hui, et cela ne compte que ceux qui sont enregistrés auprès de l’État français. Combien encore le font par pur plaisir au vu et su de personne ? Parmi eux, seulement 2 500 vivent des revenus de leurs livres uniquement. Des milliers d’ouvrages paraissent chaque année, mais très peu satisfont les attentes en termes de recettes.
Le secteur est surchargé. Bouché, diront d’autres.
Qu’est-ce qu’un jeune auteur dans cette situation peut-il faire pour immiscer son manuscrit entre les auteurs déjà en contrat, les seconds/troisièmes tomes de saga, les vainqueurs de concours, les connaissances ou recommandations ? La maison d’édition Lena, par exemple, reçoit près de 600 manuscrits par an sans en regarder un dixième. Quelle est sa chance de voir son manuscrit accepté ? D’en vivre ?
Dans les années 2000, certains le comprennent très bien. Lulu (2002), The Book Edition (2007), mais surtout Amazon Publishing (2011), et tant d’autres, soulèvent un problème et une solution. Vous voulez voir votre livre sorti sans vous momifier en attendant la réponse d’une maison d’édition ? L’autopublication. Car oui, ce qu’on appelle autoédition n’en est pas vraiment, puisqu’il est possible de publier, mais pas d’être édité, puisque l’auteur est celui qui publie. Il ne « s’auto » « édite » pas littéralement.
Le système, depuis peaufiné, demande à l’auteur d’être une maison d’édition contenue en une seule personne. C’est tout prendre en charge depuis l’écriture à la distribution, en passant par la mise en page, la correction, la communication, etc. Bien sûr, prendre en charge ne voulant pas dire forcément faire soi-même, il est tout à fait possible (voire recommandé) d’utiliser les services de prestataires, comme un éditeur indépendant, et de se rapprocher au maximum du fonctionnement d’une maison d’édition.
Avec la montée d’une volonté d’indépendance et les outils le permettant se développant, l’autoédition est devenue un marché à part entière du secteur du livre. Plus de 15 000 livres autoédités sont parus en 2019, nous informe la BNF.
Alors quels sont les avantages réels qu’offre l’autoédition, comparée à la manière traditionnelle ?
Pourquoi choisir l'autoédition ?
Ce que n'apportera jamais l'autoédition
Une maison d’édition, ce n’est pas seulement la perte de ses droits sur son manuscrit ou une part réduite des bénéfices. Elle permet d’obtenir des choses inexistantes en autoédition :
- Un soutien et un avis professionnel sur son manuscrit
- Une prise en charge de toutes les tâches à côté que, en tant qu’auteurs, on ne maîtrise pas toujours
- Une prise en charge des coûts nécessaires à la production et la vie de l’œuvre
- Une validation par la voie traditionnelle, une légitimité aux yeux du public.
Mais tout cela peut être balancé par ce qu’apporte l’autoédition.
Ce que permet l'autoédition
- La liberté de choisir chaque point concernant la publication de son roman
- La rapidité potentielle de tout le processus
- Les redevances plus élevées sur la vente de ses livres
- La conservation de ses droits
Dit comme ça, l’autoédition semble toute désignée. Pour un.e jeune auteur.e, qui souhaite que son livre devienne un vrai livre, l’option donne des étoiles dans les yeux.
L'autoédition une solution toute trouvée ?
Le secteur du livre pousse à l'autoédition
Tout dépend de ce que l’on cherche. Merci, au revoir !
Il existe des moyens de rendre un livre autoédité aussi bon qu’un livre validé par une maison d’édition. Ce qui était important pour moi, c’était la liberté de faire ce que je voulais de mon texte. Comme beaucoup d’entre nous, après avoir tant donné sans rien recevoir, j’essaie simplement de faire les choses que j’aime sans répondre à qui que ce soit, de faire ce qui me gratifie le plus et bien sûr, de donner le meilleur de moi-même. Voilà ma contribution dans ce monde : je vous fais rêver, vous transporte avec moi dans ce que je fais de mieux.
Ce qui est sûr, c’est qu’il existe un monopole et qu’il est obstrué. Lorsque l’on regarde aussi que les deux premiers groupes d’édition représentent 35 % des ventes et la dizaine de premières maisons d’édition 80 %, c’est à se demander s’il n’existe pas une uniformisation des propos, là encore, dans nos livres d’aujourd’hui. Comment interpeler une maison d’édition si notre vision entre en décalage avec ce qui « se vend » en ce moment ?
Alors doit-on recourir à l’autoédition ?
S'autoéditer doit être un choix conscient
Vous l’aurez compris, la liberté, l’indépendance, la proximité avec mes lecteurs, tout ça m’a amenée à préférer l’autoédition. L’impatience, aussi. Parce qu’en vérité, il faut être prêt à se tromper et à réessayer, à devoir expliquer que « Oui, tout le monde peut sortir un livre, aujourd’hui, mais ça ne signifie pas que c’est simple ». Accessible et facile ne vont pas forcément de pair.
Il est parfois difficile de justifier l’activité d’auteur lorsque l’on est indépendant. L’autoédition, c’est aussi se refuser certaines opportunités, c’est ne faire confiance qu’à soi-même et ses décisions, c’est n’avoir que ses compétences pour réussir. C’est un immense challenge. C’est faire face à sa légitimité d’auteur, vivre en assumant pleinement ses échecs. Personne ne viendra me tapoter la tête et me dire que je fais bien de continuer.
L’autoédition, c’est assumer un objectif, sans filet. Si vous êtes là, c’est que vous comprenez déjà cette volonté et je vous en remercie.
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